Dans une lettre datée de Hanoi le 16 octobre 1891, le lieutenant d'artillerie Fernand Bernard écrivait à son frère Lazare : « On a fait pendant l'été une colonne de police qui, quoi qu'en disent certains journaux, a donné de sérieux résultats.
Le kinh luoc dirigeait la colonne. Il a fait couper 1.800 têtes en 3 mois mais il a obtenu des renseignements précieux, surpris des pirates et récolté un grand nombre de fusils » 1 .
« Depuis son arrivée, écrit à son frère le 7 décembre 1892, le pouvoir des mandarins a été décuplé. Ils n'étaient rien, ils sont tout. Ils avaient une garde de pouilleux armés de piques ; ils ont des troupes armées de fusils que nous avons distribués et à qui nous délivrons des munitions. Si les mandarins veulent s'entendre avec les chefs pirates, nous aurons 80.000 fusils sur le dos. Quand cela arrivera-t-il ? Nous nous sommes livrés, pieds et poings liés, à nos adversaires. Il suffit de voir la façon dont on
traite le kinh luoc, que le gouverneur lui-même appelle Son Excellence...! Imbécillité et canaillerie. Voilà le bilan de M. de Lanessan.
C'est un traître, un bandit et il mérite un châtiment... »
http://entreprises-coloniales.fr/inde-indochine/Fernand_Bernard-1866-1961.pdf